Etang de l'Or
Présentation :
Vaste lagune (2960 ha) bordée de 2000 ha de zones humides périphériques, l’étang de l’Or (0,8 m de profondeur en moyenne) s’étend sur 11 kilomètres entre les communes de la Grande-Motte et de Carnon.
Alimenté en eau de mer par le grau de Carnon à l’extrême Sud-Ouest, l’étang a également des échanges avec le canal du Rhône à Sète au Sud, dont les eaux sont ici influencées par celles du Vidourle. Le bassin versant d’une superficie de 410 km² est occupé par 31 communes totalisant une population permanente de 125 000 habitants.
Activités :
La pêche professionnelle, très développée autrefois, fait vivre aujourd'hui une dizaine de professionnels. Cette pêche est orientée vers la capture des anguilles et des athérines en toute saison et celle d’autres espèces migratrices (loup, daurade, etc.) en automne.
La chasse au gibier d'eau est une activité de loisir importante, ancrée dans les coutumes locales. Elle est pratiquée sur l'étang et dans les marais par de nombreux chasseurs regroupés au sein d'associations communales, de l'Association de Chasse Maritime (ACM) des sociétés riveraines de l'étang de l'Or, et de chasses privées.
Les terrains en bordure de l'étang constituent des lieux d'élevage de taureaux et de chevaux de Camargue (manades). Les animaux sont élevés pour les courses camarguaises, les fêtes taurines et la commercialisation de leur viande. La plaine est essentiellement occupée par la vigne et les cultures maraîchères et fruitières.
La fréquentation par les promeneurs de l'étang et de ses marges est relativement faible car l'accessibilité au milieu est réduite. Le tourisme est, par contre, actif sur le littoral et sur le canal du Rhône à Sète.
Enfin, les cabanes, autrefois abris temporaires pour les pêcheurs et les chasseurs, sont souvent devenues des résidences principales ou secondaires.
Les activités industrielles sur le bassin versant sont peu nombreuses et essentiellement localisées sur les communes de Vendargues et de Lunel.
Faune / flore :
Outre la lagune, habitat prioritaire de la Directive européenne, les zones humides périphériques concentrent un grand nombre d’habitats communautaires (Vasière à salicorne annuelle, Prés salés méditerranéens à joncs, Fourrés des marais salés méditerranéens, dunes mobiles, etc.) et hébergent quelques espèces floristiques patrimoniales comme la Spiranthe d’été (Spiranthes aestivalis).
L’étang et ses berges sont « site classé » depuis 1983. Ils bénéficient également avec les étangs de la Camargue gardoise de l’appellation « site Ramsar » au titre de la Convention du même nom (Ramsar, 1971) qui vise à conserver des zones humides d'importance internationale. Ils accueillent régulièrement plus de 20 000 oiseaux d’eau en hivernage ou en migration. Site d’alimentation exceptionnel (grande productivité), l’étang et la mosaïque de milieux présente en sa périphérie sont propices à l’accueil d’une avifaune remarquable en toutes saisons : Guifette moustac, Sterne hansel, Goéland railleur, Sterne caugek, Echasse blanche, Busard des roseaux, Outarde canepetière, etc.
Problématiques :
La pression urbaine sans cesse croissante sur le bassin versant, couplée à une intensification de l’agriculture (maraîchage, arboriculture, etc.) et du phénomène de cabanisation, expliquent en grande partie le mauvais état de l’étang vis-à-vis de l’eutrophisation.
L’étang de l’Or présente en effet un stade d’eutrophisation très avancé (apports massifs d’Azote et de Phosphore d’origine domestique et agricole, accumulation dans les sédiments, etc.). Ce déséquilibre profite notamment au développement du cascail (Ficopomatus enigmaticus). Ce ver marin, introduit accidentellement sur nos côtes, fabrique des concrétions calcaires pouvant former des récifs de plusieurs mètres de circonférence, accentuant ainsi le phénomène de comblement des étangs et provoquant des gênes sensibles pour certaines activités humaines, telle que la pêche.
Gestion :
L’étang de l’Or, appartenant dans sa grande majorité au Domaine Public Maritime le Service Maritime de la Navigation du Languedoc-Roussillon, en est un acteur incontournable, au même titre que le Conservatoire du littoral (propriétaire d’une partie des berges Sud et Est) et que de nombreux propriétaires privés (parcellaire très morcelé). Compte tenu de cette multiplicité des acteurs et des problèmes rencontrés sur l’étang, le SMGEO (Syndicat mixte entre le Conseil Général de l’Hérault et 13 communes riveraines de l’étang) est créé en 1991 afin d’apporter une vision globale de gestion et de réaliser une large concertation sur l’ensemble du périmètre.
Face à l’enjeu majeur que constitue la reconquête de la qualité des eaux de la lagune et des milieux aquatiques, conditionnée par la mise en place d’une politique interventionniste à une échelle cohérente, celle du Bassin versant de l’étang de l’Or, le SMGEO devient en 2010 le Syndicat Mixte du Bassin de l’Or (SYMBO).